Les biais cognitifs : quand notre cerveau nous joue des tours (et comment en faire un allié)

Nous aimons croire que nous sommes rationnels, que nos
décisions sont logiques et nos jugements fondés. Pourtant, notre cerveau est
loin d’être aussi objectif qu’il le prétend. Il est traversé de raccourcis
mentaux, appelés biais cognitifs, qui influencent en permanence notre
perception, nos choix, nos réactions… souvent à notre insu.

1. Qu’est-ce qu’un biais cognitif ?

Un biais cognitif, c’est une distorsion dans notre manière de penser. C’est comme si notre esprit prenait des chemins de traverse pour traiter l’information plus vite… mais pas forcément mieux. Ces raccourcis sont utiles : ils nous permettent de réagir rapidement, de simplifier le réel. Le problème, c’est qu’ils peuvent aussi fausser notre jugement et nous amener à tirer des conclusions hâtives.

Nous sommes tous sujets aux biais cognitifs — ils sont une fonction naturelle de notre cerveau. Et les connaître, c’est déjà un premier pas pour mieux se comprendre… et s’alléger l’esprit.

2. Quelques biais parmi les plus courants

  • Le biais de confirmation

C’est notre tendance à chercher, privilégier et interpréter les informations qui confirment ce que nous croyons déjà.

Exemple : Vous pensez qu’une collègue ne vous aime pas ? Vous remarquerez davantage ses silences que ses sourires, même si les deux coexistent.

 

  • Le biais de négativité

Notre cerveau accorde plus de poids aux expériences négatives qu’aux positives. C’est un héritage évolutif : mieux valait repérer un danger que savourer une belle journée… mais aujourd’hui, cela peut nous enfermer dans l’inquiétude.

Exemple : On se rappelle longtemps d’une critique, alors qu’on a oublié dix compliments reçus le même jour.

 

  • Le biais d’ancrage

La première information qu’on reçoit sert souvent de point de référence, même si elle est arbitraire.

Exemple : Si une robe est affichée à 200€, puis soldée à 100€, elle paraît plus attractive que si elle avait été proposée directement à 100€.

 

  • Le biais de disponibilité

On juge qu’un événement est plus fréquent s’il nous vient facilement à l’esprit.

Exemple : Après avoir entendu parler de plusieurs accidents d’avion, on peut avoir l’impression qu’ils sont plus courants qu’ils ne le sont vraiment.

 

  • L’effet de halo

Une impression générale (positive ou négative) influence notre perception d’une personne ou d’une situation.

Exemple : Quelqu’un de très élégant sera perçu comme plus compétent ou plus intelligent… même si ce n’est pas lié.

3. Pourquoi en parler ici ?

Parce que comprendre nos biais cognitifs, c’est ouvrir une porte vers plus de bienveillance envers soi-même et les autres.

C’est accepter que nos jugements soient parfois tordus, que notre cerveau puisse se tromper — et que c’est humain.

C’est aussi se donner la chance d’apprendre à penser autrement, de faire une pause avant de réagir, de voir le monde avec un peu plus de nuance.

Au fond, reconnaître nos biais, ce n’est pas perdre le contrôle : c’est regagner de la liberté.

Et si aujourd’hui, Le Bonheur du Jour, c’était justement ça ? Un petit pas vers plus de lucidité, moins d’automatisme, et beaucoup plus de douceur dans notre manière de penser.